Poéslam : élections

Profitons des élections municipales pour relancer ce message qui semble toujours autant d’actualité… Et voilà, pris en flagrant délit de montée à la tribune !

Mon Poéslam sur les élections, après une petite captation vidéo, en plein montage, prêt à se mettre en clip pour vous servir !

Presentation Poeslam

Sur Youtube : http://youtu.be/adEYjyuH0HA

(Pour celles et ceux qui suivent les différentes étapes du montage, bonne nouvelle : le poème est enfin en entier ! )

Texte et montage réalisés par Romain Breton.

L’Electeur de Schrödinger

« Chef, chef, nous avons regardé dans la boite et le citoyen est déjà décédé.
– Il doit bien nous rester un échantillon pour les besoins du carottage.
– Du sondage, chef, pour les besoins du sondage…
– Ha oui, c’est vrai ; je me demande pourquoi je lapsus toujours. »

 

L’électeur de Schrödinger.

          Exploitons les miettes passées au travers du tamis médiatique, et déterrons cette petite pépite logique à l’éclat aguicheur…
A une époque où il fait bon de s’arrêter un instant pour voir le progrès continu, ouvrons une pochette surprise sur la politique d’aujourd’hui, où tout bon expert scientifique s’est vu démonstrativement rassuré quant au perçant de la perspicacité des discours – quelqu’un a-t-il une courbe pour la soutenir, quant à l’affûtage de la rigueur intellectuelle de l’entourage qui les prépare – quelqu’un a-t-il une deuxième courbe pour la mettre en perspective, et, pour en revenir à ce qui compte c’est-à-dire ce qui tombe dans nos poches, au risque de le voir diviser par un dans un monde où la croissance est un équilibre.
Non, non, ne parlons pas encore de la multiplication, elle intensive, du prix de l’essence et des produits alimentaires, ou celle, elle poussive, des salaires, où toute bonne manifestation, à visée écologique sous-jacente bien entendue, s’accompagne de flambées de pneus aux volutes médiatisées…
L’électeur de Schrödinger donc, ou l’expérience de pensée d’une mise en boite de l’électeur lambda duquel on attendra la réponse non moins lambda – quelqu’un prépare-t-il un grenelle, à une question dont le politique attendra la réponse pour la promulguer, si possible conforme à celle qu’il lui aura martelé, et sinon elle passera aux oubliettes des non-subventionnées.

Poéslam : élection

Enchanté mes amis, si vous daignez m’écouter
(Bon, en même temps, vous n’avez pas le choix !)
Ecoutez mes amis, si vous daignez enchanter
Cet instant bien précis où nous allons nous rencontrer
Pour clamer tous unis cet éloge à la liberté partagée,
Oh partagez mon envie de ne plus voir le citoyen asservi
Au futur qu’ils hypothèquent l’affranchir de sa dette
Pour voir ses moyens servir à ce qu’ils projètent
Plutôt qu’aboutir à ceux qui les promettent.

Point d’idées partisanes dans mes propos
Mais plutôt prendre à partie l’âne sur ses ergots
Pour passer du coq à l’âme de mes idéaux.

J’ai fait un rêve, I had a dream,
Et j’ai trouvé dans la trêve, un milieu de rimes,
Pour élever ton système où l’âne néant tire
Quelque soit ton emblème où l’âne est empire.

Point d’indignation mais une révolution
Pour qu’évoluent enfin les mentalités
Pour que se dévalue le cours des banalités
Pour que soient entendues des causalités
Qui ne soient dévolues à des féodalités
Riches de nous voir convaincus de leur prodigalité
Entretenue sur la répétition de leurs actualités
Manipulant l’émotion pour ajuster leurs légalités
Promulguant leurs motions jusqu’au pack prêt à tenter.
(Et si j’arrête, c’est que…)
Nul doute que pour les projets fantomatiques et les chimères,
L’univers médiatique réserve une carrière prospère
Mais n’ont-ils qu’un avenir subventionné
Ou des perspectives de productivité,
Pour de nos vies l’intérêt composer ?

J’ai fait un rêve, I had a dream,
Et j’ai trouvé dans la grève, un millier de rimes,
D’une ligne esclave sans arène épouser le sable
Pour le souffler si lisse il filera glaive
Comme mon peuple sera milice pour sabrer les fables

De qui, de la justice ne cherche que le prix du bandeau,
Dans la communauté celui du procès,
Dans les valises prolonger le coût du fardeau,
Et de l’adversaire celui du rejet.

J’ai dans la main le souffle de la Nation, et dans le cœur celui de la passion
Où le sein tari de la démocratie creuse une faim à bouffer des urnes
A voix déçue reniai le choix laissé
A l’électeur d’une caricature devenue funambule aux bras trop chargés,
Et me préfère le réflecteur de la Nature aux sanglots tâchés ;
Quand même tes thuriféraires tu les fais rire
Et sans une touche férir quand tu t’agites en funéraire…

J’ai fait un rêve, I had a dream,
Et j’ai trouvé dans la sève, un millier de rimes,
Pour raviver les chants de ‘Yes, I can’ bis  et clamer De Profundis

Mais si aujourd’hui le micro rosse, c’est que le microproce’ a mis le croc sur un os
De ce que le big boss brosse, et fait le bit molosse
Lâche la meute aux faits et ricoche,
Jusqu’à ce qu’écorche un flot hardcore
Pour saigner l’envers du mot d’ordre.

D’un Slam à donf’ devenu véner’
Une lame de fond sur un coup de nerf
Balayer ces boucliers sectaires,
Et rendre à l’atome citoyen ses armes de guerre.
Mon seul dogme, la femme et lui construire un univers
Qui fera craquer l’imaginaire
Et répandre le bonheur sur cette Terre.
Moi-même, MC toyen ou MC troyen – ça dépend de ce que l’Art aura mis dans le cheval,
Me suffit d’elle pour un avenir clair…

Ô Liberté, sois ma maîtresse, que je ne me trompe  pas !