Exposition du mois de novembre : Ecotrip

Une coopération, une émulation, pour tisser des liens, toujours plus vivants, comme les fibres d’une plante poussant toujours plus haut la sève qui l’anime. Un tissage, un métissage, des trajectoires qui s’entrecroisent. Ecotrip comme le voyage d’une mise en résonance naturelle d’un point de vue partagé sur les pistes à développer ; une parole accordée cherchant l’interprétation, le questionnement, la réflexion, le rêve de l’autre…

Avec la participation de Virginie Peronnaz pour la photographie, Liliane Cima pour la peinture et Romain Breton pour les textes.

Et bientôt, le livre numérique de l’exposition…

Festival des cultures africaines

Math moi la vie !

Là où nombreux dorment, j’ai trouvé mon ombre

D’or. Fibonacci fait tendre vers la limite

De la Série, résultat d’un bel infini
dont la Nature aime le produit.

Surtout quand parfois par sept, les onzièmes
Je multiplie, sans que cela soit le terme
De l’équation aux inconnues n ou m.

Toujours tangentiel à tes courbes rationnelles,
Quadrature du Cercle de ma Vie, ma Belle,
Pour être unis il nous plaît d’être irrationnels,
Condition sine qua non, à jamais fidèles
Pour le Pi et le meilleur de l’Exponentiel !

Cette absurde démonstration de proportionnalité
Pour trouver notre remarquable identité,
Bien carrée face à nos voisins multipliés
A l’un près, s’écrit avec des nom(bre)s entiers
Au tableau de l’égalité sans apposer
De retenue face au Maître polynômé,
Récurrence d’un algèbre violet.
Je res-sens la puissance de son alphabet !

Noble rapport qu’il nous faut compter en nombre
Homomorphie comptée par un toi qu’elle imite
De tes valeurs s’exprimant bien définies
Posées sur de Cinq racines à chaque oui
Merveilleux tore dans mon nuage de je t’aime
Développer notre matrice concerne
Tout instant qui bondit dans le deuxième
Pour créer une si providentielle
Parenthèse qu’elle est le factoriel
A la raison qui m’anime sous ce ciel
J’entoure chaque côté de ta croix de miel
Déposé pour développer son Naturel

Texte et photographies de Romain Breton avec l’aimable participation des photographes béninois exposés au Théâtre 95 pendant le festival.

Merci à Incite pour sa formation Infographie en cours… et à Gérard Dolidon pour son atelier photo.

Regards croisés sur le Burkina Faso

Sculptes-tu ?!

Plongées de métal prolongeant l’artiste en coulée fondamentale, art tissant l’un de l’autre sous la patte oisive d’une pesanteur rêveuse, ses doigts fertiles fondant son empreinte originale dans la terre ancestrale.

Fusion des corps l’un pour l’autre, leur mélange ardent rigolant hors du creuset originel en humeurs minérales et volutes filandreuses, l’éclat essentiel encore dissimulé dans le sein temporel d’une flamme subtile aux liquescences animées.

Cuisson ténébreuse l’un dans l’autre, aux rayons de plasma excité s’effilochant à travers la paroi en gestation, répercussion incandescente aux liaisons émouvantes progressant à mesure des états d’âme de ce vibrant hommage.

Exposition à la galerie Mézières à Eaubonne des Sculptures en bronze et Photographies d’ANI, Marie-France Casellas, Claude Tracq et Noufou Sissao.

Texte de Romain Breton.

Arts Migrateurs 2012

Textes composés par Romain Breton lors de l’exposition organisée par les Mots Migrateurs :

Sur le Kakemono de Serge Lapeyre : L’équilibre, nous sommes tous sur le bord…

D’en rire.

S’Il devait présenter en trois ou quatre mots
Le futur incertain ensoleillant la grève
Où transpirent en voix, furieux, divins maux
Qu’irriguent les désirs quand la raison fait grève,

Il imaginerait ces tableaux animés
S’exprimant en couleurs structurées dépolies,
Capitulation des idées arrimées
Quand chavire le souffle de l’être maudit ;

Le cœur de l’artiste en dépasse la limite,
Te pleurer seul dans ton regard il existe,
Son tendre Amour, le seul poison contre la Mort.

La toile s’est rompue sous le poids des larmes,
Avec elle emportant son vague à l’âme hors
Cadre où l’Enfant magnifiât le vacarme.

Alors il divague au fil de sombres plages,
Cherchant grain de sable qui l’a vu rescapé ;
Dessous gît le pinceau qui l’aimera à tomber.

Sur le Kakemono de Brigitte Dusserre Bresson : Regards tournés vers le monde.

Regard alimentaire, pour réamorcer le goût de couleurs noyées dans les plats d’une multitude effacée.
Ingrédient élémentaire, assaisonner les reliefs aseptisés laissés en proie égotiste aux affres du consommateur invétéré.
Nourriture tentaculaire, digérer les plaintes abrasives de portefeuilles trop usés à caresser l’achat surnuméraire.
Pulsation ventriculaire, nourrir l’effort diastolique d’une compulsion à dépenser comme échappatoires superflues à l’engrenage enrayé d’une production emballée.
Ventilation compensatoire, alléger la cacophonie visuelle de parcours étiquetés du pas d’entrées aux dessertes promotionnées des grandes surfaces chronophages.
Substance circulatoire, oxygéner les réflexions brouillonnées dispensées à l’intérieur embrumé de considérations claustrophobes.
Matériau libératoire, agrémenter de spectres modulés d’arpèges sentimentaux la décrispation ambulatoire.
Régénérescence pigmentaire, pour accueillir ces lueurs partagées d’espoirs donnés à bras ouverts sur son propre terroir.

Vous trouverez les photographies de l’Exposition : ici ! Et davantage de textes par les auteurs des Mots Migrateurs…

Philip Kindred Dick : SUBSTANCE MORT (A Scanner Darkly)

Danser avec la Mort jusqu’à ne plus avoir
Où la Substance M ou la raison trouver
Entre Arctor dealer, Fred infiltré, se savoir
Observer à la cam’, sous brouilleur éprouver

Poursuite obscure et vaine à l’orée de ce schisme
– Que carence aphasique enclenche automatique,
Se nourrissant de paranoïa prismatique
Aux travers embrumés de son propre psychisme.

L’état straight fournit-il matière à douter ?
Produit stupéfiant qui donne à redouter
Quand un proche est prêt à trahir pour se couvrir,

Champs d’alter ego qu’esprit tourne en charnières,
Jeu s’en vivant où l’on perd à se découvrir
Pour voir ce bouquet bleu de fleurs printanières.

Texte de Romain Breton

Regarde

            Le poisson bulle dans l’océan de ton regard, écumant les chants à la recherche de ces petites perles d’art que nourrit le chaleureux flot de ta voix.

            Quand un clin d’œil lui sourit, rendant plus éclatant le reflet de ce qu’il lui plait à contempler : le monde chatoyant sous toutes ses coutures, où la voix des sirènes, murène à l’oreille, s’anguille vers le courant fertile de la lecture et invite à poursuivre hors des bans dociles le sauvage roborant de nos partages.

 

Regarde : Huile sur toile de Liliane Cima – 61 x 50 – 2009.

Texte de Romain Breton.

Rencontre sur Möbius

            Laisse-moi un temps déconstruire ton infini d’argent, prendre la chaleur de faire ployer l’or inaccessible qui enrobe tes rêves précieux et les fondre dans ce présent inassouvi pour que siège à tes côtés l’éclat noble d’un espoir galvanisé… Pile à ton courant, face à ton plaisir, j’attirerai à toi les métaux célestes qu’éparpillent les étoiles filantes, et te renforcerai à chaque caresse pour faire tendre ce tour qui nous unit.

Rencontre sur Möbius : Sculpture en zinc et plâtre de Claude Tracq  – 20/20 – Photographie de Françoise Martin.

Infin : Texte de Romain Breton.

Regards 04 : Spectre Acteur

Spectre Acteur

Lorsque ton doux regard mon cœur a traversé,
Corps en émoi, offert, qu’un sain désir cabra
Pour venir consumer les brumes de tes bras,
Forteresse éternelle aux larmes à verser,

Corps en émoi, offert, qu’un sain désir cabra
Devant ce vain spectacle au présent inversé,
Forteresse éternelle aux larmes à verser,
Suivant le joug d’un temps dont le spasme sabra

Devant ce vain spectacle au présent inversé,
Des désirs partagés, l’espace se zébra
Suivant le joug d’un temps dont le spasme sabra
Ce rien qui nous sépare à murs à renverser,

Des désirs partagés, l’espace se zébra
Pour sertir l’avenir de gais rayons hersé,
Ce rien qui nous sépara, murs, a renversé,
Lorsque ton doux regard mon cœur traversera.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 04.

Pantoum de Romain Breton.

Aveu d’un Lecteur Inconscient

 J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Même si la bouteille séduit ;

 

Je ne puis penser qu’elle ait vraiment son pareil,
Pour développer l’appareil.

 

A moins que de sa propre eau elle ne soit remplie,
Intérieur qui de forme agit.

 

Dans la vigueur le pas devait s’encourager,
Pour en chemin s’atténuer,

 

Ou pour révéler le démon dans le poison,
Celui qui excite le bon.

 

J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Source où jamais je ne m’ennuie ;

 

Mon cerveau aspire mon imagination
Pour propulser en passion

 

Les plus fantastiques de mes constructions,
Sans limite à mes actions…

 

Le rythme des images m’attrape au vol
Et bientôt mon esprit décolle,

 

Traversé par tous les sens que le livre emprunte,
Dans cette lumière qui éreinte.

 

J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Ma mie dans ce beau bleu tapie,

 

Elève-toi, dans tes fumées, corde de braise ;
Ton cône se déploie à l’aise,

 

Si tu n’avais à subir la pesanteur de l’heure
Tu serais ronde comme une fleur

 

Et blanche un bref instant de ses couleurs vives
Où se forment les mots qu’Il rive,

 

Pour élever ses doux photons métaphysiques
Parés de vibrations cosmiques.

 

J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Celle à qui je dois dire merci,

 

De m’offrir un autre refuge visible en toi,
Ondulant de l’artiste moi,

 

De maintenir mes racines dans l’univers
Et Klee pour ma tête à l’envers,

 

Dali, Van Gogh quand il s’agit d’aller tout droit,
Ou Kandinsky comme un bon roi.

 

Principe de nécessité première livre-toi…
Un souffle et tu n’existes pas.

 

Texte de Romain Breton.

Vert

          Allongé dans la nature comme une chrysalide à mon humeur, je dévore l’amertume à grands crocs de faune et de flore, retrouvant dans les saveurs croustillantes de l’automne les parfums fous que l’été abandonne.

          Mes pensées se mêlent à leurs effluves vagabonds pour adoucir les promesses du printemps qui se concocte sous ton feuillage. Progressant à pas de fleurs, elles profitent de chaque pétale épargné comme enrichissement à l’infusion préparée dans les nuages et se distillent par petites touches végétales comme nouvel arôme au moral, éloge d’une fuite où s’imprègne au soleil palpitant une grappe de souvenirs ainsi gravée :

Roulant sa pierre
Le scarabée traverse
Mon chemin velu,

Les feuilles dorées
Etincèleront.

 

Vert : Acrylique de Liliane Cima – 73×54 – 2009.
Texte : Romain Breton.