Exposition du mois de novembre : Ecotrip

Une coopération, une émulation, pour tisser des liens, toujours plus vivants, comme les fibres d’une plante poussant toujours plus haut la sève qui l’anime. Un tissage, un métissage, des trajectoires qui s’entrecroisent. Ecotrip comme le voyage d’une mise en résonance naturelle d’un point de vue partagé sur les pistes à développer ; une parole accordée cherchant l’interprétation, le questionnement, la réflexion, le rêve de l’autre…

Avec la participation de Virginie Peronnaz pour la photographie, Liliane Cima pour la peinture et Romain Breton pour les textes.

Et bientôt, le livre numérique de l’exposition…

Regarde

            Le poisson bulle dans l’océan de ton regard, écumant les chants à la recherche de ces petites perles d’art que nourrit le chaleureux flot de ta voix.

            Quand un clin d’œil lui sourit, rendant plus éclatant le reflet de ce qu’il lui plait à contempler : le monde chatoyant sous toutes ses coutures, où la voix des sirènes, murène à l’oreille, s’anguille vers le courant fertile de la lecture et invite à poursuivre hors des bans dociles le sauvage roborant de nos partages.

 

Regarde : Huile sur toile de Liliane Cima – 61 x 50 – 2009.

Texte de Romain Breton.

Regards 04 : Spectre Acteur

Spectre Acteur

Lorsque ton doux regard mon cœur a traversé,
Corps en émoi, offert, qu’un sain désir cabra
Pour venir consumer les brumes de tes bras,
Forteresse éternelle aux larmes à verser,

Corps en émoi, offert, qu’un sain désir cabra
Devant ce vain spectacle au présent inversé,
Forteresse éternelle aux larmes à verser,
Suivant le joug d’un temps dont le spasme sabra

Devant ce vain spectacle au présent inversé,
Des désirs partagés, l’espace se zébra
Suivant le joug d’un temps dont le spasme sabra
Ce rien qui nous sépare à murs à renverser,

Des désirs partagés, l’espace se zébra
Pour sertir l’avenir de gais rayons hersé,
Ce rien qui nous sépara, murs, a renversé,
Lorsque ton doux regard mon cœur traversera.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 04.

Pantoum de Romain Breton.

Vert

          Allongé dans la nature comme une chrysalide à mon humeur, je dévore l’amertume à grands crocs de faune et de flore, retrouvant dans les saveurs croustillantes de l’automne les parfums fous que l’été abandonne.

          Mes pensées se mêlent à leurs effluves vagabonds pour adoucir les promesses du printemps qui se concocte sous ton feuillage. Progressant à pas de fleurs, elles profitent de chaque pétale épargné comme enrichissement à l’infusion préparée dans les nuages et se distillent par petites touches végétales comme nouvel arôme au moral, éloge d’une fuite où s’imprègne au soleil palpitant une grappe de souvenirs ainsi gravée :

Roulant sa pierre
Le scarabée traverse
Mon chemin velu,

Les feuilles dorées
Etincèleront.

 

Vert : Acrylique de Liliane Cima – 73×54 – 2009.
Texte : Romain Breton.

Regards 18 : Simulacre

            Elle s’étalait là, figée sans atour comme l’image à l’écran éclairait la scène, pointant de toute l’indécence de son corps le cadre encore miroitant des décors mirifiques dont elle avait convoité les feux et les transports. Le simulacre numérique gardait la pose enfiévrée – sans doute avec le même espoir fictif d’être ranimé, mais ses couleurs l’avaient emportée ; les siennes s’atténuant jusqu’à la quitter. Ou peut-être s’était-elle plus simplement trompée d’interrupteur et elle avait éteint sa vie, les voix du plasma la prenant au trip pour la diluer, la happer dans l’ombre des fumigènes qui lui grignotaient la chair, vers la même sortie embrumée que son public. L’explicite habituel de la froide résolution du tueur aux séries.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 18.

Texte de Romain Breton.

Regards 11 : Rien de grand ne se fait en un jour

            Déroulant le fil des ans comme un dément sans bobine, je tisse l’avenir posthume tandis que la clepsydre emporte chaque goutte de toi, alchimie des perspectives qui enflamment mes doigts, devenue fard dans ce creuset d’espoirs de mondes meilleurs pour le plaisir d’offrir des lignes à un horizon où ne me lasserai d’entrevoir la beauté de tes rives sublimées de ces utopies déchaînées qu’élaborent le temps souverain, tu t’élèveras dans ce maelstrom d’éléments sans issue pour souligner les écueils et les récifs frémissants d’incertains annihilés et, donner cap au petit promeneur parmi les éléments indigents et retors jusqu’à l’aurore mâture où se retrouveront nouer les fragments d’époques recomposées que tressent tes cheveux maltés.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 11.

Texte de Romain Breton.

Les Chants de la Cité

Tubing the whole colour from the scene
To enhance a greater face on the screen
Waving flat hours of the grey
Into new pictures for a lay

I’ll sing you’re not alone when it falls
Screaming your blood upon the walls
You’ll see me walking by the door
Sending news from where you’re looking for

Freedom is out there waiting in a last soar
For you to dig out the tear we have to pour

A loving breath rolls up my chops
Don’t you hear me roaring by your side

You’ll feel me around your hopes
Giving rise to the track you’re ready to ride

Cry me liquor made of stars
And I’ll bring the green to seal your scar.

 

City Songs : Huile sur toile de Claude-max Lochu – 50×50 – 2009.
Texte : Romain Breton.