Poéslam : élections

Profitons des élections municipales pour relancer ce message qui semble toujours autant d’actualité… Et voilà, pris en flagrant délit de montée à la tribune !

Mon Poéslam sur les élections, après une petite captation vidéo, en plein montage, prêt à se mettre en clip pour vous servir !

Presentation Poeslam

Sur Youtube : http://youtu.be/adEYjyuH0HA

(Pour celles et ceux qui suivent les différentes étapes du montage, bonne nouvelle : le poème est enfin en entier ! )

Texte et montage réalisés par Romain Breton.

Festival des cultures africaines

Math moi la vie !

Là où nombreux dorment, j’ai trouvé mon ombre

D’or. Fibonacci fait tendre vers la limite

De la Série, résultat d’un bel infini
dont la Nature aime le produit.

Surtout quand parfois par sept, les onzièmes
Je multiplie, sans que cela soit le terme
De l’équation aux inconnues n ou m.

Toujours tangentiel à tes courbes rationnelles,
Quadrature du Cercle de ma Vie, ma Belle,
Pour être unis il nous plaît d’être irrationnels,
Condition sine qua non, à jamais fidèles
Pour le Pi et le meilleur de l’Exponentiel !

Cette absurde démonstration de proportionnalité
Pour trouver notre remarquable identité,
Bien carrée face à nos voisins multipliés
A l’un près, s’écrit avec des nom(bre)s entiers
Au tableau de l’égalité sans apposer
De retenue face au Maître polynômé,
Récurrence d’un algèbre violet.
Je res-sens la puissance de son alphabet !

Noble rapport qu’il nous faut compter en nombre
Homomorphie comptée par un toi qu’elle imite
De tes valeurs s’exprimant bien définies
Posées sur de Cinq racines à chaque oui
Merveilleux tore dans mon nuage de je t’aime
Développer notre matrice concerne
Tout instant qui bondit dans le deuxième
Pour créer une si providentielle
Parenthèse qu’elle est le factoriel
A la raison qui m’anime sous ce ciel
J’entoure chaque côté de ta croix de miel
Déposé pour développer son Naturel

Texte et photographies de Romain Breton avec l’aimable participation des photographes béninois exposés au Théâtre 95 pendant le festival.

Merci à Incite pour sa formation Infographie en cours… et à Gérard Dolidon pour son atelier photo.

Philip Kindred Dick : SUBSTANCE MORT (A Scanner Darkly)

Danser avec la Mort jusqu’à ne plus avoir
Où la Substance M ou la raison trouver
Entre Arctor dealer, Fred infiltré, se savoir
Observer à la cam’, sous brouilleur éprouver

Poursuite obscure et vaine à l’orée de ce schisme
– Que carence aphasique enclenche automatique,
Se nourrissant de paranoïa prismatique
Aux travers embrumés de son propre psychisme.

L’état straight fournit-il matière à douter ?
Produit stupéfiant qui donne à redouter
Quand un proche est prêt à trahir pour se couvrir,

Champs d’alter ego qu’esprit tourne en charnières,
Jeu s’en vivant où l’on perd à se découvrir
Pour voir ce bouquet bleu de fleurs printanières.

Texte de Romain Breton

Regarde

            Le poisson bulle dans l’océan de ton regard, écumant les chants à la recherche de ces petites perles d’art que nourrit le chaleureux flot de ta voix.

            Quand un clin d’œil lui sourit, rendant plus éclatant le reflet de ce qu’il lui plait à contempler : le monde chatoyant sous toutes ses coutures, où la voix des sirènes, murène à l’oreille, s’anguille vers le courant fertile de la lecture et invite à poursuivre hors des bans dociles le sauvage roborant de nos partages.

 

Regarde : Huile sur toile de Liliane Cima – 61 x 50 – 2009.

Texte de Romain Breton.

Rencontre sur Möbius

            Laisse-moi un temps déconstruire ton infini d’argent, prendre la chaleur de faire ployer l’or inaccessible qui enrobe tes rêves précieux et les fondre dans ce présent inassouvi pour que siège à tes côtés l’éclat noble d’un espoir galvanisé… Pile à ton courant, face à ton plaisir, j’attirerai à toi les métaux célestes qu’éparpillent les étoiles filantes, et te renforcerai à chaque caresse pour faire tendre ce tour qui nous unit.

Rencontre sur Möbius : Sculpture en zinc et plâtre de Claude Tracq  – 20/20 – Photographie de Françoise Martin.

Infin : Texte de Romain Breton.

Regards 04 : Spectre Acteur

Spectre Acteur

Lorsque ton doux regard mon cœur a traversé,
Corps en émoi, offert, qu’un sain désir cabra
Pour venir consumer les brumes de tes bras,
Forteresse éternelle aux larmes à verser,

Corps en émoi, offert, qu’un sain désir cabra
Devant ce vain spectacle au présent inversé,
Forteresse éternelle aux larmes à verser,
Suivant le joug d’un temps dont le spasme sabra

Devant ce vain spectacle au présent inversé,
Des désirs partagés, l’espace se zébra
Suivant le joug d’un temps dont le spasme sabra
Ce rien qui nous sépare à murs à renverser,

Des désirs partagés, l’espace se zébra
Pour sertir l’avenir de gais rayons hersé,
Ce rien qui nous sépara, murs, a renversé,
Lorsque ton doux regard mon cœur traversera.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 04.

Pantoum de Romain Breton.

Aveu d’un Lecteur Inconscient

 J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Même si la bouteille séduit ;

 

Je ne puis penser qu’elle ait vraiment son pareil,
Pour développer l’appareil.

 

A moins que de sa propre eau elle ne soit remplie,
Intérieur qui de forme agit.

 

Dans la vigueur le pas devait s’encourager,
Pour en chemin s’atténuer,

 

Ou pour révéler le démon dans le poison,
Celui qui excite le bon.

 

J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Source où jamais je ne m’ennuie ;

 

Mon cerveau aspire mon imagination
Pour propulser en passion

 

Les plus fantastiques de mes constructions,
Sans limite à mes actions…

 

Le rythme des images m’attrape au vol
Et bientôt mon esprit décolle,

 

Traversé par tous les sens que le livre emprunte,
Dans cette lumière qui éreinte.

 

J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Ma mie dans ce beau bleu tapie,

 

Elève-toi, dans tes fumées, corde de braise ;
Ton cône se déploie à l’aise,

 

Si tu n’avais à subir la pesanteur de l’heure
Tu serais ronde comme une fleur

 

Et blanche un bref instant de ses couleurs vives
Où se forment les mots qu’Il rive,

 

Pour élever ses doux photons métaphysiques
Parés de vibrations cosmiques.

 

J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Celle à qui je dois dire merci,

 

De m’offrir un autre refuge visible en toi,
Ondulant de l’artiste moi,

 

De maintenir mes racines dans l’univers
Et Klee pour ma tête à l’envers,

 

Dali, Van Gogh quand il s’agit d’aller tout droit,
Ou Kandinsky comme un bon roi.

 

Principe de nécessité première livre-toi…
Un souffle et tu n’existes pas.

 

Texte de Romain Breton.

Poéslam : élection

Enchanté mes amis, si vous daignez m’écouter
(Bon, en même temps, vous n’avez pas le choix !)
Ecoutez mes amis, si vous daignez enchanter
Cet instant bien précis où nous allons nous rencontrer
Pour clamer tous unis cet éloge à la liberté partagée,
Oh partagez mon envie de ne plus voir le citoyen asservi
Au futur qu’ils hypothèquent l’affranchir de sa dette
Pour voir ses moyens servir à ce qu’ils projètent
Plutôt qu’aboutir à ceux qui les promettent.

Point d’idées partisanes dans mes propos
Mais plutôt prendre à partie l’âne sur ses ergots
Pour passer du coq à l’âme de mes idéaux.

J’ai fait un rêve, I had a dream,
Et j’ai trouvé dans la trêve, un milieu de rimes,
Pour élever ton système où l’âne néant tire
Quelque soit ton emblème où l’âne est empire.

Point d’indignation mais une révolution
Pour qu’évoluent enfin les mentalités
Pour que se dévalue le cours des banalités
Pour que soient entendues des causalités
Qui ne soient dévolues à des féodalités
Riches de nous voir convaincus de leur prodigalité
Entretenue sur la répétition de leurs actualités
Manipulant l’émotion pour ajuster leurs légalités
Promulguant leurs motions jusqu’au pack prêt à tenter.
(Et si j’arrête, c’est que…)
Nul doute que pour les projets fantomatiques et les chimères,
L’univers médiatique réserve une carrière prospère
Mais n’ont-ils qu’un avenir subventionné
Ou des perspectives de productivité,
Pour de nos vies l’intérêt composer ?

J’ai fait un rêve, I had a dream,
Et j’ai trouvé dans la grève, un millier de rimes,
D’une ligne esclave sans arène épouser le sable
Pour le souffler si lisse il filera glaive
Comme mon peuple sera milice pour sabrer les fables

De qui, de la justice ne cherche que le prix du bandeau,
Dans la communauté celui du procès,
Dans les valises prolonger le coût du fardeau,
Et de l’adversaire celui du rejet.

J’ai dans la main le souffle de la Nation, et dans le cœur celui de la passion
Où le sein tari de la démocratie creuse une faim à bouffer des urnes
A voix déçue reniai le choix laissé
A l’électeur d’une caricature devenue funambule aux bras trop chargés,
Et me préfère le réflecteur de la Nature aux sanglots tâchés ;
Quand même tes thuriféraires tu les fais rire
Et sans une touche férir quand tu t’agites en funéraire…

J’ai fait un rêve, I had a dream,
Et j’ai trouvé dans la sève, un millier de rimes,
Pour raviver les chants de ‘Yes, I can’ bis  et clamer De Profundis

Mais si aujourd’hui le micro rosse, c’est que le microproce’ a mis le croc sur un os
De ce que le big boss brosse, et fait le bit molosse
Lâche la meute aux faits et ricoche,
Jusqu’à ce qu’écorche un flot hardcore
Pour saigner l’envers du mot d’ordre.

D’un Slam à donf’ devenu véner’
Une lame de fond sur un coup de nerf
Balayer ces boucliers sectaires,
Et rendre à l’atome citoyen ses armes de guerre.
Mon seul dogme, la femme et lui construire un univers
Qui fera craquer l’imaginaire
Et répandre le bonheur sur cette Terre.
Moi-même, MC toyen ou MC troyen – ça dépend de ce que l’Art aura mis dans le cheval,
Me suffit d’elle pour un avenir clair…

Ô Liberté, sois ma maîtresse, que je ne me trompe  pas !

Vert

          Allongé dans la nature comme une chrysalide à mon humeur, je dévore l’amertume à grands crocs de faune et de flore, retrouvant dans les saveurs croustillantes de l’automne les parfums fous que l’été abandonne.

          Mes pensées se mêlent à leurs effluves vagabonds pour adoucir les promesses du printemps qui se concocte sous ton feuillage. Progressant à pas de fleurs, elles profitent de chaque pétale épargné comme enrichissement à l’infusion préparée dans les nuages et se distillent par petites touches végétales comme nouvel arôme au moral, éloge d’une fuite où s’imprègne au soleil palpitant une grappe de souvenirs ainsi gravée :

Roulant sa pierre
Le scarabée traverse
Mon chemin velu,

Les feuilles dorées
Etincèleront.

 

Vert : Acrylique de Liliane Cima – 73×54 – 2009.
Texte : Romain Breton.

Regards 18 : Simulacre

            Elle s’étalait là, figée sans atour comme l’image à l’écran éclairait la scène, pointant de toute l’indécence de son corps le cadre encore miroitant des décors mirifiques dont elle avait convoité les feux et les transports. Le simulacre numérique gardait la pose enfiévrée – sans doute avec le même espoir fictif d’être ranimé, mais ses couleurs l’avaient emportée ; les siennes s’atténuant jusqu’à la quitter. Ou peut-être s’était-elle plus simplement trompée d’interrupteur et elle avait éteint sa vie, les voix du plasma la prenant au trip pour la diluer, la happer dans l’ombre des fumigènes qui lui grignotaient la chair, vers la même sortie embrumée que son public. L’explicite habituel de la froide résolution du tueur aux séries.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 18.

Texte de Romain Breton.