Regards 18 : Simulacre

            Elle s’étalait là, figée sans atour comme l’image à l’écran éclairait la scène, pointant de toute l’indécence de son corps le cadre encore miroitant des décors mirifiques dont elle avait convoité les feux et les transports. Le simulacre numérique gardait la pose enfiévrée – sans doute avec le même espoir fictif d’être ranimé, mais ses couleurs l’avaient emportée ; les siennes s’atténuant jusqu’à la quitter. Ou peut-être s’était-elle plus simplement trompée d’interrupteur et elle avait éteint sa vie, les voix du plasma la prenant au trip pour la diluer, la happer dans l’ombre des fumigènes qui lui grignotaient la chair, vers la même sortie embrumée que son public. L’explicite habituel de la froide résolution du tueur aux séries.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 18.

Texte de Romain Breton.

Regards 11 : Rien de grand ne se fait en un jour

            Déroulant le fil des ans comme un dément sans bobine, je tisse l’avenir posthume tandis que la clepsydre emporte chaque goutte de toi, alchimie des perspectives qui enflamment mes doigts, devenue fard dans ce creuset d’espoirs de mondes meilleurs pour le plaisir d’offrir des lignes à un horizon où ne me lasserai d’entrevoir la beauté de tes rives sublimées de ces utopies déchaînées qu’élaborent le temps souverain, tu t’élèveras dans ce maelstrom d’éléments sans issue pour souligner les écueils et les récifs frémissants d’incertains annihilés et, donner cap au petit promeneur parmi les éléments indigents et retors jusqu’à l’aurore mâture où se retrouveront nouer les fragments d’époques recomposées que tressent tes cheveux maltés.

 

Tableau de Caroline Tafoiry – Technique à l’encre ou acrylique sur fond de publicité – 30×40 – Regards : Œuvre 11.

Texte de Romain Breton.

Les Chants de la Cité

Tubing the whole colour from the scene
To enhance a greater face on the screen
Waving flat hours of the grey
Into new pictures for a lay

I’ll sing you’re not alone when it falls
Screaming your blood upon the walls
You’ll see me walking by the door
Sending news from where you’re looking for

Freedom is out there waiting in a last soar
For you to dig out the tear we have to pour

A loving breath rolls up my chops
Don’t you hear me roaring by your side

You’ll feel me around your hopes
Giving rise to the track you’re ready to ride

Cry me liquor made of stars
And I’ll bring the green to seal your scar.

 

City Songs : Huile sur toile de Claude-max Lochu – 50×50 – 2009.
Texte : Romain Breton.

Dérèglement climatique : Alerte ou laissons couler ?

Prenons l’article de www.techno-science.net du 09 juillet 2012 en référence : http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=10585 : Une étude prédit un effondrement planétaire irréversible imminent.

Deux poids, deux mesures… non, un poids, deux mesures : tout dépend de la gravité qui veut bien lui être accordée.

Deux poids de mesure pour cette même masse d’informations.

Tentons un rapprochement rafraîchissant en ces heures de grosse chaleur avec l’article de Marielle Court du Figaro du 20 juillet 20 12 quant à l’iceberg qui s’est détaché du glacier Petermann :  http://www.lefigaro.fr/environnement/2012/07/20/01029-20120720ARTFIG00276-un-iceberg-geant-se-detache-d-un-glacier-du-groenland.php, et cette phrase non moins rafraîchissante dont elle est extraite : « C’est comme un glaçon dans un verre d’eau : il ne déborde pas lorsque le glaçon fond. »

L’eau étant le seul élément qui occupe davantage de volume à température négative qu’à température ambiante, nous pourrions même arguer que nous gagnerions de la place en surface, et, sans pousser Archimède dans les orties, s’il est vrai que l’iceberg n’était pas rattaché à la terre ferme, que le niveau de l’eau en resterait inchangé.

Mais si le glaçon était sur le plateau et la coupe presque pleine, il se peut bien qu’elle déborde et qu’il ne nous reste qu’à surfer sur l’opercule, en espérant trouver un scientifique qui nous démontre dans les années à venir que la Terre est bien plate et le trop plein évacué dans l’espace. Sinon, il faudra avoir mis vos gâteaux apéro bien à l’abri pour qu’ils restent mangeables.