J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Même si la bouteille séduit ;
Je ne puis penser qu’elle ait vraiment son pareil,
Pour développer l’appareil.
A moins que de sa propre eau elle ne soit remplie,
Intérieur qui de forme agit.
Dans la vigueur le pas devait s’encourager,
Pour en chemin s’atténuer,
Ou pour révéler le démon dans le poison,
Celui qui excite le bon.
J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Source où jamais je ne m’ennuie ;
Mon cerveau aspire mon imagination
Pour propulser en passion
Les plus fantastiques de mes constructions,
Sans limite à mes actions…
Le rythme des images m’attrape au vol
Et bientôt mon esprit décolle,
Traversé par tous les sens que le livre emprunte,
Dans cette lumière qui éreinte.
J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Ma mie dans ce beau bleu tapie,
Elève-toi, dans tes fumées, corde de braise ;
Ton cône se déploie à l’aise,
Si tu n’avais à subir la pesanteur de l’heure
Tu serais ronde comme une fleur
Et blanche un bref instant de ses couleurs vives
Où se forment les mots qu’Il rive,
Pour élever ses doux photons métaphysiques
Parés de vibrations cosmiques.
J’avoue, je préfère à la bouteille la bougie,
Celle à qui je dois dire merci,
De m’offrir un autre refuge visible en toi,
Ondulant de l’artiste moi,
De maintenir mes racines dans l’univers
Et Klee pour ma tête à l’envers,
Dali, Van Gogh quand il s’agit d’aller tout droit,
Ou Kandinsky comme un bon roi.
Principe de nécessité première livre-toi…
Un souffle et tu n’existes pas.
Texte de Romain Breton.